InfoLettre Automne
Les "Médecines" des Indiens d'Amérique
par Bernard Assiniwi, (1935-2000), Québécois, de souche algonquine et crie
auteur d’une trentaine d’ouvrages sur l’histoire, la vie et la culture des Amérindiens du Canada
« Il existe des différences marquées entre la philosophie autochtone et la philosophie ouest-européenne de la médecine. Avant l’arrivée des étrangers sur notre contient, la médecine faisait partie de la vie de tous les jours. Elle était préventive plus que curative, ce qui amenait les gens à croire que lorsque la maladie éclatait, c’est qu’on avait manqué à la règle du respect de son corps en ne faisant pas ce qui devait être fait pour la prévenir. C’était donc une malédiction. Comme l’approche était holistique, on soignait le malade et non la maladie. On croyait que toute dérogation à la règle du respect du corps produisait un déséquilibre de l’organisme et que, par conséquent, on devait en subir la punition. Le respect des animaux, des plantes, du sol nourricier auxquels on attribuait un esprit Manito faisait aussi partie de la vie quotidienne et ne pouvait être dissocié de l’équilibre de la santé physique dans son ensemble. La santé de l’esprit de son être, la santé par le respect de cet esprit qui guide l’esprit de son corps Kijé Manito - ou l’Esprit de l’Esprit – devait en toute occasion être entretenue. Lorsque la maladie frappait, le remède administré était considéré comme une thérapeutique temporaire et non comme devant éliminer le problème de la maladie ; celui-ci venait de l’entité de l’être malade, par une forme de non-respect de l’une des lois non écrites de la vie quotidienne. L’élimination des symptômes de la maladie n’octroyait pas au malade la certitude de l’élimination de la maladie qui en était la cause.
De là, l’explication de l’approche globale de la médecine. Si les herbes éliminaient les symptômes de la maladie, elles n’éliminaient pas la cause de cette maladie et voilà pourquoi l’aspect psychologique devait aussi être considéré. Intervenait alors, si le savoir du médecin se limitait au soin du corps, le médecin de l’esprit que beaucoup appellent encore « sorcier ». Le médecin-sorcier n’avait rien de maléfique, au contraire, et il recourait aux connaissances qu’il avait de l’esprit des humains pour soigner le psychisme du malade, comme on avait recouru avant lui aux plantes pour éliminer les symptômes de la maladie.
La croyance populaire veut toujours, chez les peuples autochtones, que le Créateur, dans sa grande sagesse, ait mis à la disposition de ses enfants tous les moyens nécessaires à leur santé, tant mentale que physique. Il s’agit donc, pour l’humain, d’en découvrir l’usage et la fréquence d’utilisation. La nature contient donc, pour celui qui vit près d’elle, tout ce qui est nécessaire à l’élimination des symptômes déplaisants qui minent la santé du corps, alors que Kijé Manito, l’Esprit de l’Esprit, a donné à certains hommes, les sorciers, les connaissances nécessaires à l’élimination des causes de ces symptômes.
Chamanisme et croyances populaires
La médecine naturelle employée par les Autochtones d’ici au XVIe siècle n’était peut-être pas plus complète que celle employée eu Europe à la même époque, mais elle était adaptée à l’environnement et aux maladies courantes du continent. La maladie externe, par exemple, était raisonnée : fractures, dislocations, blessures, morsures de serpents, piqûres de guêpes, contusions, irritation de la peau étaient traitées aussi efficacement qu’en Europe. Mais dans le cas d’un mal persistant dont les causes n’étaient pas apparentes, on attribuait souvent la maladie à des causes surnaturelles. Si les herbes n’apportaient pas l’effet escompté, on avait alors recours au chamanisme ou à l’incantation, aux prières, aux danses, aux sons de tambour et les chants prenaient l’importance qui leur revenait. Ces cérémonies produisaient d’excellents résultats. Elles ont été décriées et ridiculisées par les nouveaux-venus sur le continent américain et sont encore mises en doute de nos jours sous prétexte qu’elles ne sont pas rationnelles.
Pourtant, peut-on appeler rationnelles les approches religieuses du monde chrétien ? Que dire des neuvaines, des syndicats de prière, des réunions collectives d’action de grâce, des mouvements cursistes (Mouvement des Cursillos) ? Peut-on affirmer que ces méthodes sont totalement inefficaces ? Et les pilules de sucre ou de sel ? Et le placebo des médecines modernes pour les maladies psychosomatiques et les dépressions nerveuses ? Peut-on affirmer que ces méthodes n’ont aucune valeur médicale ?
Les chamans spécialistes des maux
Dans la pratique du chamanisme, il existe plusieurs catégories ou tâches. Par exemple, chez les Cris des Plaines, l’herboriste ou médecine des plantes est connu sous le nom de Mitéwiwo. Chez les Ojibways, Ochipwas, Chippewas, Odawas, Algonquins, Potawatomis, et Cris du Nord du Québec, ce chaman est appelé Mashkiki-winini. Les mêmes Cris des Plaines nomment celui qui connaît les choses de l’esprit, le Manitokkâ-suwo. Le Kossâ-battam est celui qui connaît le pouvoir des mains ou le magnétisme. Le chaman qui se sert de la succion et du souffle se nomme Nipiské-wo et, finalement, le sorcier jeteur de sorts, l’indésirable dans toutes les cultures autochtones, se nomme le mamandjin, bien que ce nom ne soit jamais prononcé hors contexte. Les suceurs ou Nipiské-wo ont, de tous temps, été hautement considérés, surtout dans l’Ouest canadien où les crotales – serpents à sonnettes) sont en nombre : s’il semble prétentieux de vouloir extirper le mal par succion, il en est tout autrement lorsqu’il s’agit de venin de serpent.
Le terme « médecine » pour les Autochtones, a toujours eu un sens bien différent de celui qu’il a dans la civilisation ouest-européenne. Le terme « médecine », pour la majorité des Amérindiens, est plus un concept, une série d’idées, qu’une thérapeutique. Une médecine est quelque chose de mystérieux ou d’impalpable. Le terme désigne quelque chose d’incompréhensible, quelque chose qui dépasse le pouvoir humain, la puissance humaine.
Les instruments des chamans ou médecins
Dans les cérémonies ou séances de guérison, tous les instruments connus des Autochtones pouvaient servir : tambour, crécelles de carapaces de tortues, de cornes de bison, d’écorce d’arbre, de cylindres de bois, sifflets, flûtes, masques, plumets, ailes et queues d’oiseaux, pattes d’oiseaux de proie, griffes d’animaux, crocs de serpents, peaux d’animaux, bâtons de cérémonie. Lorsque le chaman n’était pas herboriste, il était accompagné d’un Mashkiki-winini qui apportait son « sac à médecines » rempli d’herbes et d’instruments pour faire les décoctions, les mélanges à tisanes, etc. Il y avait toujours un couteau fait d’obsidienne pour les opérations, incisions, lancements d’ulcères ou d’abcès.
Santé mentale et psychothérapie
Comme pour les Ojibways du Nord (Nord des Grands Lacs du Canada), la médecine psychiatrique existait chez les Navajos. Le champignon « peyote » servait à la thérapie mentale. Chez les gens du Nord (Ojobways), la société midéwiwin faisait des miracles en se servant de l’enseignement de Nanabojo, appelé Wésukéchak par les Cris des Plaines), le fils et le frère de Kijé Manito, L’Esprit de l’Esprit. Les membres de cette société Midéwiwin devaient passer neuf lunes – neuf fois vingt-huit jours – seuls en forêt, méditant et expérimentant cette médecine de l’esprit sur eux-mêmes. Chez les Cayugas – membres de la Confédération iroquoise et de la Ligue des Cinq, puis des Six-Nations, c’est au sein de la Société des Faux-Visages que militaient les psychothérapeutes, et le masque servait à assurer l’anonymat du cérémoniant afin qu’il ne puisse profiter de sa notoriété pour devenir une personne en vue dans sa communauté. Bien sûr, le masque en lui-même avait une signification plus profonde ; il faisait partir intégrante de la thérapie et il était en même temps l’expression de la croyance religieuse des gens qui l’utilisaient. Ce masque servait surtout à éloigner les esprits maléfiques qui causaient le stress émotif et les angoisses.
Dans notre monde moderne, on dit qu’une guérison dépend souvent de la confiance portée à l’homme qui soigne ou é la médecine qu’il utilise. Si vous combattez la maladie, il y a de fortes chances que vous commandiez alors à votre armée d’anticorps de combattre pour vous et vos chances de vous en sortir sont alors décuplées. Les mesures curatives employées dépendent donc beaucoup de votre culture, de ce qui fait que vous avez confiance ou non. Ce qui revient à dire que l’esprit est peut-être le meilleur guérisseur de tous (…). »
Bernard Assiniwi
(1935-2000), auteur québécois de souche algonquine-crie, docteur en histoire, curateur au Musée canadien des civilisations à Québec, conférencier et réalisateur. Il a écrit une trentaine d’ouvrages sur l’histoire, la vie et la culture des Amérindiens du Canada
Source du texte :
La Médecine des Indiens d’Amérique, Guérin Littérature
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est peintre et illustratrice. Elle a étudié au Beaux-Arts de Nantes puis a travaillé 10 ans comme menuisière-charpentière sur les chantiers des Machines de l’Île de Nantes. Elle a illustré
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