InfoLettre de Juin 2024
Une brève histoire de la musique Lakota, ses chants, ses rythmes, ses tambours
par Ronnie Theisz, Ph D., membre fondateur du groupe de tambour Porcupine Singers, et professeur retraité, en études autochtones et littérature de la Black Hills State University
« Définir la musique Lakota, est un exercice fort laborieux qui reste encore à être élucidé. Il a été maintes fois répété que chercher à retranscrire cette musique sous forme de notes musicales, ou la reproduire avec des instruments occidentaux, s’est avéré une tentative peu fructueuse. En revanche, apprendre les chansons en écoutant et en reproduisant le style musical des interprètes Lakota, qu’il s’agisse d’enregistrements ou de performances live, garantit de meilleurs résultats.
Les performances Lakota se caractérisent essentiellement par un registre vocal. Les instruments de musique sont principalement des percussions, et reposent sur l'utilisation de tambours à main ou de grand tambour collectif. Le seul instrument de musique traditionnel Lakota produisant des mélodies est la flûte. Son histoire rappelle qu'elle était avant tout un instrument joué par les jeunes hommes pour courtiser les jeunes femmes. La flûte est aussi souvent associée au rêveur de l’élan elk dreamer qui possède des pouvoirs particuliers liés à l’amour et à la guérison.
Bien que les hochets, les gourdes et le rhombe bullroarer (ndt : aérophone dont le son est produit par la vibration de l’air), aient également été utilisés, ils sont principalement réservés à un usage cérémoniel. Les sifflets en os d'aigle et en bois ou en métal sont utilisés respectivement par les danseurs de la Danse du Soleil et dans les pow-wows wacipi, mais ces sifflets ne jouent pas, à proprement parler, de mélodie.
L'instrument principal utilisé simultanément avec le chant Lakota est le tambour. Symboliquement associé à la Terre Mère et à son battement de cœur, le son du tambour représente aussi le tonnerre dans sa symbolique. Les chanteurs Lakota ne frappent jamais le tambour avec leurs mains. Ils utilisent toujours des baguettes qui symbolisent le principe masculin. Ainsi les essences féminine et masculine se rejoignent pour produire le son du tambour.
Historiquement, depuis les années 1860, de grands tambours en peau crue à double membranes étaient utilisés. Puis, depuis les années 1890, de grosses caisses de batteries commerciales étaient utilisées de temps à autre. C’est ainsi que la grosse caisse est devenue le grand tambour du groupe le plus populaire, à la fin des années 1960, car elle peut être resserrée et desserrée pour s'adapter plus facilement aux températures et à l'humidité, et produit un son plus léger.
Nombre de chanteurs reconnus considèrent leurs tambours avec un profond respect. Pour ceci, il est en effet interdit de poser ses pieds ou de la nourriture sur le tambour, comme de se passer des verres de boissons juste au-dessus. Les chanteurs considèrent et traitent le plus souvent leurs tambours de manière religieuse, avec du tabac, accompagné des prières, ou en leur donnant même un nom cérémoniel Lakota. Le tambour n’est donc pas considéré uniquement comme un simple instrument autour duquel un groupe de chanteurs s'assoit, mais comme une puissante force de joie, de bienveillance et de guérison communautaire. »
« Pour les chanteurs et chanteuses interprètes traditionnels Lakota, les hommes s'assoient au tambour tandis que les femmes se tiennent autour d'eux dans un deuxième cercle pour prêter leur voix à celle des hommes. Toutefois, dans le contexte des pow-wow modernes, certains groupes de chanteurs accueillent des chanteuses au tambour, qui jouent avec les hommes. Ces chanteuses au tambour sont souvent le signe ou d’un manque de chanteurs dans le cadre de la famille ou des proches, ou dans le groupe de tambour, mais il est aussi et surtout le signe d’un esprit moderne égalitaire et d’un plaisir partagé.
Lorsque nous écoutons le battement du tambour dans les chants Lakota, nous entendons soit un rythme régulier monotone pour un certain répertoire de chansons, ou alors un rythme de 1-2-1-2 (ndt: en croche) à frappes rapides, pour d'autres chants spécifiques. Ce dernier est signe de danses sociales. Parfois, les chanteurs peuvent ajouter des accents au motif rythmique du tambour, appelés « coups d'honneur ». C’est le signe qu’ils manifestent leur grand enthousiasme à interpréter un chant, ou alors, lorsque ces frappes sont placées dans la seconde moitié d’une interprétation, et lorsque les paroles peuvent parfois entraîner un ralentissement de la cadence, ils rappellent ainsi le rythme à suivre aux danseurs. En d’autres cas encore, ces frappes figurent également des coups de feu, dans les chants de guerre ou les chants des vétérans. Enfin, à la fin de la performance, elles indiquent que le chant est sur le point de se terminer.
Le battement de tambours Lakota joué à des rythmes régulier, légèrement accentué, ou encore à frappes rapides de 1-2, soit deux battements pour chaque noire de la mélodie, reflète le rythme de la respiration, du rythme cardiaque, du pouls et de la circulation du corps humain. Ainsi, lorsqu'un groupe de chanteurs expérimentés chante à l’unisson, leur rythme de tambour est communicatif et a un effet physiologique sur les auditeurs, que les chanteurs inexpérimentés ne pourront recréer. Le caractère participatif et communautaire du chant Lakota s’explique donc en partie par l’effet physiologique du battement du tambour. »
« Le registre vocal Lakota est largement répandu dans les Plaines, comme l'observe Helen Heffron Roberts (ndt : anthropologue américaine et pionnière de l’ethnomusicologie 1888-1985), et a également influencé les performances vocales de très nombreux chanteurs interprètes en dehors de la zone musicale des Plaines.
Le chant commence haut dans les aigus, surtout dans le premier couplet dans lequel le chanteur principal chante seul, ainsi que dans le second, où le reste du groupe se joint au chanteur principal. Puis le chant redescend dans les graves par intervalles, ou alors remonte, avant de retomber dans les octaves inférieures, où le motif rythmique est variable ou plus intensifié. La fin des deux premiers couplets constitue le niveau d'octave le plus bas. Le phrasé peut ralentir et redescendre par palier simple, double ou triple, à mesure que la mélodie se poursuit ou redescend dans les octaves. Il n’existe pas d’hauteur tonale bien définie. Les chanteurs s’accordent sur la tonalité en fonction de leurs préférences personnelles et celui du groupe, et au cours d'une chanson, le groupe peut décider de pousser l’intensité du chant dans les aigus et augmenter ainsi le tempo et la dynamique générale de leur performance. Les chanteuses attendent que la cadence du chant redescende pour pouvoir se joindre à eux, en chantant d’une voix plaintive et perçante, une octave au-dessus des hommes, comme il est d’usage. Leurs voix se maintiennent plus longuement que celles des hommes, à la fin des deux premiers couplets, ajoutant ainsi une sorte d’ornement au chant.
En conclusion, je voudrais répéter que tenter d’analyser la véritable nature et les caractéristiques d'une performance Lakota, de ses chanteurs interprètes expérimentés et reconnus, comme tout enregistrement sonore ou visuel de qualité, ne pourra jamais refléter la substance et la compréhension même de cette transmission orale ancestrale. »
Source : Sharing the Gift of Lakota Song, R.D. Theisz, Dog Soldier Press/traduction libre HOZHOVisions
« Le savoir traditionnel… relie l’humanité dans le temps et dans l’espace. Chaque génération vient en place à tour de rôle, mais l’essence et l’énergie du peuple, ce qui définit sa culture, passent d’une génération à l’autre, et d’une communauté ou d’une Nation à l’autre. » John Medicine Horse Kelly
These narratives describe the process by which each of them became singers in addition to discussing the functions and duties of traditional singers in contemporary Lakota society, all interspersed with songs appropriate to particular elements in each narrative. Mrs. Two Bulls also gives a charming recitation of the double-woman dream/vision she experienced as a child that led to her receiving the gift of song.
En décrivant l'organisation sociale de chaque tribu et sa conception bien particulière du domaine sonore, à travers les croyances et les pratiques, les rituels et les instruments de musique – instruments à vent, tambours, baguettes, crécelles –, elle parvient à nous faire entendre la large résonance de cette musique au sein des coutumes indiennes.
Les anthropologues ont cherché à définir ces états, mais les ont souvent dépouillé de leur profondeur philosophique au profit d’une dimension magique et irrationnelle. Or ces phénomènes majeurs existent depuis la Préhistoire et fondent toute la quête de l’humanité sur le sacré.
Aujourd’hui, le chamanisme et la transe sont mieux expliqués par les progrès en neurosciences, la physique moderne et l’anthropologie contemporaine.
On sait ainsi que certaines formes de transe peuvent être considérées comme des outils thérapeutiques.
Un essai novateur sur les recherches interdisciplinaires concernant ces états non ordinaires de conscience, complété par des exercices pratiques.
Howard Bad Hand est un Sicangu Lakota, originaire de la réserve de Rosebud dans le Dakota du Sud. Il dirige des séminaires de chants amérindiens et oeuvre pour la paix en partageant les enseignements de la Pipe sacrée et de la Danse du Soleil à travers de nombreuses cérémonies.
Hiding in a lake under lily pads after fleeing U.S. soldiers, a Dakota woman was given a vision over the course of four days instructing her to build a large drum and teaching her the songs that would bring peace and end the killing of her people. From the Dakota, the "big drum" spread throughout the algonquian-speaking tribes to the Ojibwe, becoming the centerpiece of their religious ceremonies.
This edition of The Ojibwa Dance Drum, originally created through the collaboration of Ojibwe drum maker and singer William Bineshi Baker Sr. and folklorist Thomas Vennum, has a new introduction by history professor Rick St. Germaine that discusses the research behind this book and updates readers on the recent history of the Ojibwe Drum Dance.
Depuis des semaines, d’étranges songes habitent les nuits de Victoria. Il lui faut revenir chez elle pour faire la paix avec son âme et libérer celle de son aïeul, un chasseur disparu en forêt cinquante ans auparavant. Avec l’aide des siens, guidée par un vieux chaman aveugle, Victoria suit les traces laissées jadis par son clan, au cœur d’un territoire, le nord de l’Abitibi, où humains et non-humains vivent en harmonie. Une quête âpre, qui mènera la « Fille du Pont » aux frontières du monde des esprits. Dans une langue délicate, souvent poétique, cette odyssée boréale rend un vibrant hommage à une culture millénaire, celle des Cris de la baie James.
Jennifer Patten, coach de vie et membre de la nation Osage, travaille avec la Roue de médecine depuis plus d'une décennie, en l'adaptant notamment dans les programmes scolaires.
Caŋte etaŋ wopila taŋka uŋnic'upi lakota
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